La Seigneurerie de
Beaufort
Voici une
promenade qui vous fera découvrir une région
chargée d’histoire où la nature a repris ses
droits sur les infrastructures humaines pour la
plus grande joie du promeneur en quête de calme
et de nature.
Le départ de la promenade se situe
sur l’ancien chemin vicinal qui remonte la rive
gauche de la Solière à hauteur de l’auberge «
L’Elysée ». Vous laissez votre véhicule sur un
petit parking situé au bas de la Dalle de
Beaufort, lieu particulièrement prisé par les
amateurs de grimpe et vous vous engagez sur le
chemin carrossable qui mène au plus profond de
la magnifique Valée de la Solière. Quelques
dizaines de mètres plus loin, vous découvrez à
droite un sentier qui escalade la colline et qui
vous conduit au château de Beaufort d’où vous
jouissez d’une superbe vue sur la vallée de la
Meuse toute proche.
Jadis, le château appartenait à la
seigneurie de Beaufort qui fut à l’origine de la
fameuse guerre de la vache en 1273. L’édifice
représentait alors une position avancée des
défenses du Prince évêque de Liège, face aux
terres du comte de Namur. La situation bascula
totalement lorsqu’un membre de la famille décida
de se tourner plutôt vers le comté de
Namur
ce qui constitua une menace pour la Ville de Huy
toute proche.
Débutèrent alors les nombreux
sièges responsables de l’état déplorable dans
lequel se trouve actuellement les ruines. Classé
depuis juillet 1984, le château fait l’objet
d’une convention signée entre la ville de Huy et
l’actuel propriétaire des lieux laissant l’accès
à l’édifice durant le mois d’août en échange de
son entretien par les autorités communales.
De retour sur le
chemin principal, vous arrivez bien vite à un
croisement où vous empruntez le chemin de gauche
qui pénètre dans le massif forestier. Le
ruisseau de Solière vous accompagne jusqu’à un
ancien bâtiment industriel perdu au cœur de la
vallée.
Cette ancienne poudrerie, construite
à la Renaissance, produisait une poudre noire
destinée à l’artillerie militaire de
l’époque. Par la suite, elle a surtout été utilisée
pour l’extraction des pierres calcaires qui ont
contribué à la renommée des nombreuses carrières
de la région. L’isolement imposé à ce type
d’activité humaine a préservé le site de toute
urbanisation. Depuis quelques années, le domaine
a été converti en gîte de vacances au grand
bonheur des amoureux de la nature.
Vous laissez
maintenant la poudrerie sur votre droite et
empruntez le large chemin qui se raidit
progressivement pour vous mener au sommet du
coteau en longeant un ravin généralement à sec.
Ici, en mai, l’ail des ours vous ensorcelle de ses fragrances puissantes et
vous rappelle que vous êtes en milieu calcaire.
Sur l’autre versant, vous pouvez apercevoir un
minuscule sentier qui escalade la colline, perdu
dans les buissons de chèvrefeuilles persistants.
Vous laissez encore un chemin à gauche avant
d’entamer une longue épingle et de vous
retrouver sur la crête du massif. Deux virages à
angle droit vous
conduisent vers une prairie que vous suivez à gauche le long de la clôture électrique (marque blanc et jaune sur un arbre). Plus loin, vous traversez
la prairie en franchissant deux barrières métalliques pour
ensuite descendre vers le gué du ruisseau du
Bois Mélart.
Vous sortez de la
vallée par un sentier étroit et après avoir
laissé un chemin sur votre gauche, vous vous
dirigez vers le hameau de Saint Léonard. Bien
avant l’entrée du hameau, vous prenez le chemin
agricole débouchant sur votre gauche. A près avoir laissé
l’embranchement menant à la ferme voisine, vous
pénétrez dans le bois de Minemont par le sentier
communal. Vous maintenez le cap nord-est en
évitant les différentes bifurcations
privées qui se
présentent à vous. Bien vite vous atteignez le
point culminant de la promenade (180m). Après
avoir traversé une allée coupe-feu, vous
commencez la descente par un étroit sentier
encaissé. Sur votre droite le panorama s’ouvre
sur la ville de Huy jusqu’à Thiange. Plus bas,
après avoir rejoint le chemin venant du château
de Ben-Ahin, vous bifurquez à gauche et optez
pour le sentier central qui s’enfonce dans un
sous-bois bien sombre. Ici le relief tourmenté à
pour origine l’exploitation industrielle des
carrières de pierres. Au gré de son humeur, le
chemin vous guide vers le haut de la réserve
naturelle de Lovegnée-Bosquet.
C’est le 12
septembre 2000 que le ministre de l’agriculture
et de la ruralité de l’époque décide de classer
cet espace naturel d’une superficie de 28 ha et
demi propriété de la ville de Huy. Le caractère
exceptionnel du site impose calme et respect. La
présence de plusieurs orchidées, de libellules
et de demoiselles, de couleuvres à collier, de
couleuvre coronelles, de plusieurs rapaces
nocturnes et diurnes, et de nombreuses
chauves-souris justifie pleinement le statut de
réserve naturelle.
Après avoir
négocié une épingle à droite, prenez la peine de
faire quelques pas sur votre gauche pour
découvrir le superbe panorama plongeant sur
l’étang en contrebas. Le sentier vous emmène
ensuite dans un paysage hors du temps :
vous êtes ici en plein cœur des anciennes
exploitations de pierres de Ben-Ahin qui ont
laissé la place au milieu particulièrement riche
et diversifié que nous connaissons aujourd’hui.
La falaise sur votre droite abrite bon nombre
d’hôtes exceptionnels ; qui sait, peut-être
aurez vous la chance d’apercevoir un
circaete-jean-le-blanc, recensé dans la région
il y a quelques années. Encore quelques mètres
de descente et vous arrivez au gué par lequel
vous rejoignez votre
point de départ.
2006 Daniel Dubois <lesdubs62-cops@yahoo.fr>
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